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Notes sur les Marquises

Titre : Bulletin / Société languedocienne de géographie
Auteur : Société languedocienne de géographie
Éditeur : Société languedocienne de géographie (Montpellier)
Date d'édition : 1921

Actuellement, faute de main-d'oeuvre (2), on n'exploite même pas les cocotiers plantés et leur nombre pourrait être doublé au moins. Quant à la réussite de ces sociétés et aux services qu'elles peuvent rendre à la colonisation, l'exemple de la Société Commerciale Allemande, déjà cité, est probant. Avec des capitaux suffisants, en établissant (1) Rappoit t de la Commission préparatoire du 15 décembre 1900. (2) II y avait au\ Marquises 12.000 habitants en 1857 ils étaient 6000 en 1877, d'après l'estimation d'Eynand des Vergnes (Archipel des Marquises). En 1884, Clavel (Les Marquisiens) estime cette population à 5.000. Elle est actuellement réduite de moitié.

A Moruoa, atoll naguère désert où la Société Française des Cocotiers des Tuamotu s'est engagée à planter 4000 cocotiers par an pendant 10 ans, des tonnes de nacre ont été ainsi perdues parce que les droits de propriété de l'Etat sur le lagon n'étant pas reconnus l'Administration n'a pas cru pouvoir autoriser la plonge aux concessionnaires.

Le Journal officiel publie le tableau des mises sous séquestre, ordonnées du novembre au 27 octobre 1915, dans le ressort de la cour de Madagascar, à l'égard d'établissements commerciaux, ;ndustriets et agricoles appartenant à des sujets austro-allemands. Cette énumération ne comprend pas moins de cent quarante-deux articles. Suit une liste analogue des mises sous séquestre opérées dans les colonies françaises d'Océanie au total, vingt-deux numéros, parmi lesquels nous nous en voudrions de ne pas signaler la -ci Société française des Cocotiers de Tuamotu.

Nous avons annoncé la mise sous séquestre .SB la Société française des cocotiers de Tuanootu.
Par arrêt du tribunal supérieur de Papeete. ce séquestre a été levé en partie, les intérêts des sociétaires de nations ennemies restant confiés aux séquestres précédemment nommés.

Le plus beau fief allemand était les Marquises.
Le germano-américain Hart, avons-nous dit, s'était installé en 1873 à Tabuttu, près Atuona (Iliva-Oa). Ses terrains qui s'étendaient jusqu'à la baie d'Hékéani, étaient vendus, avant 1877, à la Société Commerciale Allemande. On sait que Hart tua un chef marquisien à cette époque; il dut quitter le pays peu après. Protégée par l'expédition de 1880 et par 10 années d'état de siège qui suivirent, la Société Commerciale Allemande put, tout à son aise, continuer les vastes plantations de cocotiers commencées par Hart. Une vaste factorerie fut installée à Tahuku, au seul endroit de la baie des Traitres où l'on puisse aborder par tous temps, et successivement elle étendit, avec une remarquable méthode, ses possessions et son influence prépondérante sur les diverses Iles de l'archipel.

La plantation et la factorerie de Tahuku valent environ 105.000 fr. La sucursale de Taio hae et les biens de NukaIliva sont estimés 00.000; les propriétés de Ua-Uka valent 30.000 sans parler d'autres terrains contesté? (1). Un voilier de San Francisco « le Castle » (2) apportait à Taio-hahé les marchandises que la goélette de la compapagnie répartissait ensuite dans les diverses baies des Iles. Toutes les épaves françaises et européennes échouées aux Marquises avaient été utilisées par la Société. Le sous-directeur chargé des Marquises les prenait dans ses magasins à Tahuku, les étudiait, et dès qu'il connaissait leurs aptitudes commerciales il leur montait un magasin dans une baie et leur faisait des avances proportionnées à ces aptitudes. Evidemment ils devenaient Jes clients forcés de la Société qui avait su aussi intéressera ses affaires les notabilités indigènes et autres. A l'ouverture des hostilités, tous les colons des Marquises, trois exceptés, devaient aux Allemands. Ces derniers étaient du reste corrects en affaires avec eux mais durs.

« J'ai travaillé 10 ans sous la coupe des Boches, nous disait l'un d'eux actuellement possesseur d'une petite fortune. Quand on arrivait, la porte nous était ouverte avec une attirante aménité; mais quand ils nous tenaient, ils serraient la gorge en prenant garde toutefois de ne pas nous étouffer, si toutefois on pouvait encore leur être utiles. »

(1) Tous les chiffres que nous donnons sont piis au Séquestre. (2) Les droits d'entrée des marchandises, apportées par « le Castle » se sont élevés en 1910 à 9.413 fr. en 1911 à 11.195 fr. eu 1912 à 4.179 fr. en 1913 à 10.775 fr. en 1914 à 9.41G fr. Ce dernier chargement était destiné au ravitaillement des navires de guerre allemands.

En vain, en 1911, un maréchal des logis de gendarmerie signala l'accaparement complet de l'archipel avec nombre de faits extraordinaires à l'appui (1). Une firme aussi puissante à Papeete et aussi bien établie que la Société Commerciale Allemande était, pour les capitalistes tahitiens un placement de tout repos.Quand les biens de la Société furent mis sous séquestre on trouva en caisse 672.000 francs dont 600.000 d'argent français.




Si nous prenons un chiffre rond de 8 000 tonnes de coprah annuellement exportées de Tahiti (2), voici, d'après nos renseignements, comment peut être faite la répartition par archipel, actuellement Marquises, 1.500 tonnes; ?????? t
(1) Les principales plantations de cocotiers sont celles de MM. Williams à Tétiaroa, Itaoulx et fils à Antimaono, Gonpil à Outumaoro ftellesselle, à Hapapi pour Tahiti. On peut évaluer à 4 000 environ, les indigènes qui se livrent à la fabrication du coprah dans les archipels. (2) La progiesMonascendante est assez rapide. La moyenne annuelle du coprah exporté était de 4 228 tonnes de 1888 a -1898 elle a été de 5.647 tonnes de 1800 à 1908. On peut actuellement dire 8.000.

Tuamoln IÎ750; Gambier ci Iles A usi raies, 210; arcliipe) de la Société Iles sous le Vent, 1.400 Iles du Vent, 1 .140 plus 273 lonnes de cocos en coque.
La Chambre d'Agriculture de Tahiti a essayé, sans résultat appréciable jusqu'à ce jour, de détruire les rais- qui pullulent dans la brousse.
On a essayé aussi de suppléer par la machine à la pénurie de main d'?uvre.
Cette machine, inventée par M. Ozaime, (employé de l'Administration en congé), qui rendra de grands services quand elle sera améliorée, tout au moins pour les grandes exploitations, se compose d'une fendeuse et d'une énucléeuse.
Les cocos sont jetés dans un cône au-dessous duquel sont trois couteaux circulaires convergents à larges dents espacées qui, mus par un moteur, marchent à vitesses égales. Le coco entraîné par les dents des couteaux est rapidement fendu en trois parties.

La Sociélé Cotonnière a dû faire de même; les 35.000 et bientôt 50.000 cocotiers de ses domaines de Faaroa et de Traitou seront d'un meilleur rendement chaque cocotier planté reviendra à 7 francs, vaudra 25 francs et rapportera 3 francs et par les temps actuels, il sera plus profitable d'élever, sur les gras paturages situés sous les cocoteraies, bovins ou ovins que de semer du coton comme culture intercalaire, toujours à cause du manque de main-d'?uvre. Canne à sucre Les variétés Rutu et Irimotu sont les plus cultivées à Tahiti. La colonie ne fabrique pas assez de sucre pour sa consommation.


2780. niuroahiti Leucas decemdentata.
Mq. : niuoaifiti, a species of coconut.













Données d'archives sur la population et l'agriculture de la Polynésie Française

Archives extraites de:
GÉOGRAPHIE PITTORESQUE ET MONUMENTALE DE LA FRANCE ET DE SES COLONIES
Sous la direction de Charles Brossard. Editions Flammarion, Paris 1906.

A l'époque de la découverte de Tahiti, l'illustre navigateur Cook avait estime la population à 200 000 habitants. Bien que ce chiffre élevé ait été confirmé plus tard par d'autres voyageurs, il ne paraît devoir être accepté que sous réserve. Outre qu'il était bien difficile d'évaluer le peuplement des îles, puisqu'elles ne furent visitées, et bien superficiellement, que successivement, on ne peut guère admettre que, 40 ans plus tard, cette population de 200 000 individus se soit trouvée réduite, ainsi qu'on l'a constaté, à moins de 50 000.
Quoi qu'il en soit, Tahiti compte aujourd'hui 10 750 habitants, et Moorea 1600, sur une population totale de 28 000 habitants. Les 10750 habitants de Tahiti se décomposent comme suit : 9100 indigènes, 800 Français (métropolitains), 550 autres Européens, 200 Américains, 500 Chinois.

Agriculture

Il n'y a pas de grande culture à Tahiti. Avant la guerre de 1870, des sacrifices importants furent consentis pour assurer le développement de l'agriculture dans ces îles fortunées que l'indolence de ses heureux habitants laissaient improductives. On tenta de donner de l'impulsion à certaines cultures qui convenaient admirablement à ce sol fertile et l'on vit prospérer le café, le cacao, le coton, la canne à sucre, le cocotier, la vanille, le tabac. En 1865 et 1866, le coton de Tahiti, très apprécié sur les marchés européens, était exporté en grande quantité au moment de la guerre de Sécession et se chiffrait par des envois qui atteignaient près de 5 millions de francs. En 1884, on constatait encore 976 hectares occupés : par le coton (467 hect), la canne à sucre (74 hect.), le café (27 hect), le tabac (5 hect.), la vanille (81 hect.), le maïs (59 hect.), les fourrages (50 hect.), les cultures vivrières (225 hect.), les légumes (10 hect.). En 1891, 7 ans après, on ne constatait plus que 709 hectares sous culture, mais la vanille avait doublé. On sait que ce parfum a perdu à peu près toute sa valeur depuis que ce produit industriel, connu sous le nom de « vanilline », est venu le détrôner dans à peu près tous les usages industriels. Tahiti ne produit pas de céréales.  Il ne reste, en définitive, à la colonie que ses plantations de cocotiers : la production du coprah atteint encore annuellement près de 6 millions de kilogrammes et semble devoir augmenter.

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Recherches concernant Emmanuel Rougier, qui fit planter plus de 800 000 cocotiers....

Wikipedia:

L'abbé Emmanuel Rougier, né en 1864 à La Chomette et mort le 16 décembre 1932 à Tahiti. Ordonné prêtre en 1888, il part la même année, accompagné de Mgr Vidal, pour les îles Fidji où il devient un missionnaire très actif mais aussi très indépendant de sa hiérarchie avec laquelle il entre souvent en conflit. Il hérite d'un bagnard néo-calédonien une fortune colossale qu'il conserve à son seul bénéfice. Il achètera notamment les îles Fanning et Washington qu'il revendra pour acquérir, en 1907, l'île Christmas où il fonde une cocoteraie employant de nombreux Tahitiens. Exclu de la société de Marie (Frères maristes) en 1909, il assume son destin d'homme d'affaires (allant jusqu'à faire du trafic d'alcool pendant la prohibition américaine) et s'installe à Tahiti d'où il gère ses affaires et devient un acteur important de la vie politique et économique de la colonie. Colon fortuné, il vit dans sa très belle propriété de Taaone à Pirae. Il s'intéresse à l'ethnographie et fut un des premiers présidents de la Société des études océaniennes.

Livre à consulter:

Paul Boulagnon, Emmanuel Rougier - Des Isles d'Auvergne à l'Océanie, Éditions du Roure, 2002 (ISBN 2-906278-39-4) (voir ici)


CHRISTMAS ou NOËL (îles de), groupe isolé de la Polynésie ou Océanie orientale, sous 1° 58' lat.  N. et 16UO 3' long. occ. Balbi le comprend dans ses Sporades boréales. Il fut découvert par Cook en 1778. Ce groupe, qui paraît s'être formé sur un banc de corail, n'avait alors qu'une faible végétation. Le navigateur anglais n'y trouva point d'autres quadrupèdes que le rat; mais une grande quantité d'oiseaux aquatiques, une espèce de moineaux, de petits lézards et beaucoup de tortues. Cook y fit semer des graines de cocotier, d'igname et de melon. La toponymie de l'île est due pour l'essentiel au père Emmanuel Rougier, qui a loué l'atoll au Royaume-Uni entre les deux guerres et y a planté près de 800 000 cocotiers avant de mourir à Tahiti.


Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1936-06-19

Le procès du drame de l'ile Christmas serait enfin jugé au mois de juillet. On sait que le richissime propriétare de l'ilé Christmas, Emmanuel Rougier, est incarcéré depuis le 21 janvier, et inculpé `' d'avoir tué les trois ouvriers tahitiens disparus de sa propriété en 1929. Un correspondant de Papeete nous décrit la triste personnalité de Rougier, dirigeant d'Action française, se qualifiant lui-même de fasciste, et exploiteur impitoyable' de la main-d"ouvre tahitienne et conclut « Nous ne cesserons de .réclamer toute la vérité sur l'assassinat de Tefane à Tiho, Nicolas et Meketa à Pautu, ceux qui ne reviendront jamais. Justice doit être faite. »

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Titre : Les colonies françaises : notices illustrées. Les Wallis, Futuna, Kerguelen / publiées par ordre du sous-secretaire d'Etat des colonies ; sous la dir. de M. Louis Henrique,...
Éditeur : Quantin (Paris)
Date d'édition : 1889-1890
Contributeur : Henrique, Louis. Directeur de publication

Les sécheresses exceptionnelles des six dernières années, sécheresses telles que l'eau a manqué en 1888 et 1889 dans nombre de points de la partie sous le vent de Tahiti, ont déterminé une pullulation extraordinaire du parasite du cocotier (Aspidiotus conchyformis). Cet insecte qui, dans l'Amérique du Sud et au Brésil, s'attaque aux cotonniers, ravage surtout à Tahiti les cocotiers, il n'y a été étudié d'une façon réellement scientifique que par le Dr Vincent, qui le premier signala son existence à Atimaono en 1871 (voir Journal officiel de la République Française en date du 19 Novembre 1889). 

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ILOT DE Meetia. Cratère éteint, élevé de 435 mètres, cette petite fie est située à 60 milles environ de l'est de Taiarapu. On ne peut y accoster même en.embarcation que par beau temps. L'eau douce y manque. Un vieil indigène du district de Tautira (Tahiti) y a élu domicile depuis vingt ans et s'y livre à i'éiève des porcs. I! reçoit souvent la visite de ses compatriotes de Tautira, qui viennent y faire la récolte des cocos;

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Sans nous attarder ces discussions nous avons adopté la théorie de M.E.Raouiqui concorde avec les légendes et les traditions,s'appuie sur des vérités indiscutables, a pour eUe la synonymie botanique, la linguistique tout entière, et est enfin-consacrée paria morphologie crânienne. Suivant ce voyageur, les Polynésiens ne seraient pas partis d'un point unique du monde (c'est également l'opinion d'Elisée Reclus) mais bien de diverses régions de la. Malaisie. Toutefois, il lui paraît possible qu'une migration soit partie de Java-iki (Jaya la sacrée) et une autre de 'Sayai (Ile de Céram); !ies dans l'intérieur desquelles se trouvent encore des populations qui lui ont offert, avec celles déjà Polynésie, des analogies frappantes, anthropologiques, linguistiques et traditionnelles.. Nombreux sans doute furent les exodes qui peuplèrent l'Océanie, mais on peut affirmer qu'il y en eut au moins deux. Les Sandwich, les Marquises, lesTuamotu, les Tubuai, les Cook et la Nouvelle-Zélande ont, en effet, un dialecte qui révèle un même peuplement effectué par une migration légèrement différente de celles qui peuplèrent les autres Mes les conclusions fournies par la linguistique sont d'ailleurs encore ici étayées parla morphologie crânienne;

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Le Bulletin de la Société française de colonisation vient de publier  dans son vingt-septième fascicule (janvier1895) une élude sur le Cocotier et ses produits, par le D' Edouard Iteckèl, et undiscours sur la Colonisation 


Histoire naturelle, hygiénique et économique du cocotier (cocos nucifera, Lian.). In-4°de
17 f. 1856. /mpt-tMMfM! de Rignoux.